Ma première voiture :
Renault 12 coin-coin
C'était en 1973, au mois de mai. Après plus d'un an de travail à temps plein comme Electronicien en TV, ça me prenait une voiture. Pourquoi ? Parce que. Pose pas de question comme ça à un jeune de vingt ans. Il ne le sait pas, mais ça en prends une. Je me retrouve chez le concessoinnaire sur le boulevard Lacordaire : Le pavillon de l'auto ! Ça prends vraiment un jeune pour se retrouver là à acheter une voiture française. Le vendeur, un français de France, ce qu'il y a de plus honnête. C'est mon jour de chance, il lui reste un démo, une aubaine à $ 2,500. A ce prix là on hésite pas. J'en parle à papa, il me dit : ''As-tu vraiment besoin d'acheter ça si vite, attends donc que je revienne de Floride dans 2 semaines''. Ecoutant le gros bon sens, je l'achète tout de suite. La caisse me finance, et un coup de téléphone à un assureur référé par un ami, et c'est pas compliqué jeune homme, c'est réglé t'est assuré ! Le jour suivant, le jeudi, je vais la prendre au garage. Super, je peux me déplacer comme bon me semble. Ahuntsic jusqu'à Roxboro, puis Senneville, puis Lachine, puis Vieux-Montréal, puis Pointe-aux-Trembles et on revient. Super, avec une auto, tu peux faire le tour de l'île ! Samedi, je travaille à l'atelier, dimanche aussi , et puis lundi. Mardi c'est ma journée de congé. Tiens je vais faire un tour d'auto. Et puis pourquoi pas rendre l'utile à l'agréable, je vais aller chez Zenith chercher mes pièces pour le travail. C'est vraiment un beau mardi ensoleillé du mois de mai. Je reviens par le métropolitain. Ça roule super bien : 90 km. Un peu distrait par cette nouvelle bagnole, je surveille plus ou moins la route au devant. La fatalité me rejoint , une camionnette pickup perd son chargement de boîtes et s'immobilise sur la voie rapide ! ! ! J'essaie de freiner avec des freins de Renault 12 coincoin, mais ça se passe trop vite, c'est l'impact: KRACH un bruit métallique asourdissant, ma tête frappe le volant, je perds conscience un instant..
Le conducteur du pickup vient à ma rencontre et me dit que mon menton coule du sang! la sécurité arrive, on prends mon infos, et l'ambulance suit, on me conduit à l'hôpital Ste-Jeanne-D'arc . Le menton est recousût, je prends l'autobus et revient chez moi.
A la maison, je suis seul, je m'étends sur mon lit, je pense à ce qui vient de m'arriver.
Je pleure, je crie, je gémit comme un animal en cage, j'ai mal à l'âme !
C'était pas une bonne idée ce démonstrateur ! Qu-est ce que je vais dire au popa à son retour de Floride ?
Le lendemain, j'appelle l'assureur en question pour lui annoncer la bonne nouvelle: j'ai scraper mon auto. Il me dit qu'il n'avait pas encore compléter le dossier. Il devra me trouver une cie d'assurance prête à m'assurer avec un accident en partant ! C'est pas impossible, mais ça va coûter juste plus cher ! Bravo Gerry.
La semaine suivante, j'ai des nouvelles du garage. La voiture n'est pas déclarée <scrap>, ils vont la réparer. Maudit, moi qui voulais plus la voir cette bagnole !
Je l'ai conduit un peu durant l'été. Puis en septembre, je l'ai pris pour aller à Rouen, au mariage d'André et Liette. J'ai pu me rendre , tant mieux. Mais au retour, ça tout pris pour faire le trajet : 2 pannes , dont le boyau d'antigel crevé que j'ai bricolé pour finir le trajet. Je peux vous dire que Lise et Richard était super heureux d'être montés avec moi pour revenir !! !
J'ai gardé cette guinbarde jusqu'au printemps suivant, puis je l'ai vendue. Libérationne my friend. Je n'ai pas eu d'auto pendant plus de 6 ans par la suite.
Renault cessa ses activités en Amérique peu de temps après, il y avait beaucoup trop d'accident sur le Métropolitain !
N.B.: svp quand vous montez dans ma voiture, cessez de dire que je suis parfois lambin au volant, ce bruit métallique assourdissant est sûrement encore présent dans mon subconcient.